Monsieur Mamatou TOUNKARA, Représentant de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) ;
Monsieur Sibiri SANON, Responsable du Département Partenariat de CRS ;
Monsieur l’Abbé KIZITO, Curé de la Paroisse de Sévaré, Personne ressource;
Chers invités (Clément, Léonard et Brigitte),
Chers Coordinateurs Diocésains ;
Chers Chargés de Programmes Diocésains de Justice et Paix ;
Chers Collaborateurs du Secrétariat National ;
Mesdames et Messieurs,
Bonjour !
Nous voilà réunis une seconde fois, après la journée de concertation du 27 février 2019, autour de la thématique Justice et Paix pour explorer des voies et moyens de relance de la Sous Commission Justice et Paix intégrée à Caritas Mali. C’est donc pour moi une grande joie et un immense plaisir de souhaiter à chacun, à chacune de vous la bienvenue à cet atelier qui n’est qu’un continuum de celui de février 2019.
Permettez moi aussi, à l’entame de mes propos, de remercier les personnalités hôtes ici présentes : ( Mr TOUNKARA de la Commission Vérité Justice et Réconciliation, Abbé Kizito TOGO, Sibiri SANOU de CRS ) qui, sur notre demande, ont bien voulu accepter d’apporter leurs contributions pour rehausser le niveau des débats à travers des communications que nous en savons déjà très enrichissantes. Nous leur disons un grand merci.
Je saisi aussi l’occasion pour renouveler mes sincères remerciements à CRS, qui a rendu possible cet atelier.
Chers Participants ;
Il y a quelques mois de cela, les évêques du Mali, lors de leur séance ordinaire de septembre 2018, confiaient à Caritas Mali la Commission Justice et Paix. Ce faisant, c’est une marque de confiance que les évêques ont exprimé à Caritas Mali, mais en même temps, c’est beaucoup de responsabilités à assumer pour Caritas Mali, car l’objectif recherché, c’est bien de rendre fonctionnel et rayonnant au Mali, ce secteur d’activités considéré comme très important pour l’Eglise.
En effet, Justice, Paix, Artisans de Paix, Vérité, Liberté, Amour/Charité et espérance,sont autant de concepts,de valeursfondamentales qui constituent le socle des textes bibliques et de la doctrine sociale de l’Eglise. Nous entendons ces mots ou citations tous les jours ou les rencontrons constamment dans les textes : « la Paix soit avec vous », « Paix à cette maison », « aller en Paix », « faite la vérité et la vérité vous rendra libre », « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » ou encore Isaïe dire dans 32, 17 « le fruit de la justice sera la paix, la justice produira le calme et la sérénité pour toujours ». Ce sont là autant de propos, de messages forts qui jalonnent le discours du Christ, de ses disciples et de nos pères en l’église.
Pour enfin finir avec cette série de citations, en 1981, les Evêques d’Afrique, dans leur lettre intitulée « Justice et Evangélisation en Afrique » écrivent : « Une Eglise n’est pas encore enracinée dans un peuple, si elle ne cherche pas à y établir la justice et à en accomplir les œuvres ».
Chers Participants ;
La justice et la paix, aujourd’hui comme hier, ont aussi constitué pour les autorités maliennes, une préoccupation majeure, particulièrement suite à la rébellion de 2012 au Nord qui a donné naissance à des crises multidimensionnelles. La suite, vous le connaissez ; de longues périodes de négociations entre les différentes parties prenantes de la crise qui ont abouties en mai 2015 à la signature de « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».Nous en saurons davantage sur cette question avec la communication du représentant de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. La justice et paix sont donc des conditions sine qanun de la cohésion sociale et du développement humain intégral. « La paix est le nouveau nom du développement » disait le pape Paul VI dans son Encyclique Populum Progressio.
Chers Participants,
Ce petit survol, pour montrer la pertinence de la question pour Caritas Mali et pour nous agents suffisamment engagés dans la satisfaction des problèmes et besoins des populations à travers des projets d’urgence de développement, mais aussi, l’urgence de prendre en compte la dimension plaidoyer et stratégies d’influence qui s’intéresse davantage aux enjeux, aux droits fondamentaux des hommes et des femmes, à l’inéquitable distribution de la richesse et du pouvoir. C’est dire enfin, que lutter contre les causes profondes de la pauvretéfait bien partie intégrante de notre mission.
Les évêques d’Afrique ne disent pas le contraire quand au cours de leur Symposium de mai 1984 ils ont pris cette initiative à triples objectifs :
- La conscientisation de tout le peuple de Dieu, pasteurs et fidèles, en vue d’un engagement chrétien en faveur de la justice et de la paix en Afrique ;
- L’éducation à la justice des travailleurs apostoliques et du laïcat Catholique ;
- La mobilisation de toutes les forces vives au sein de l’Eglise Catholique pour les amener à des attitudes et à des actions concrètes en faveur de la justice, de la promotion humaine et de la paix au bénéfice du continent.
Seulement, Chers participants, comment Caritas Mali va-t-elle prendre en compte toutes ces préoccupations, sans un minium de structuration, de programmation organisationnelle et opérationnelle, de moyen de fonctionnement ? Comment mettre en place une structure nationale qui s’occuperait davantage des questions de justice et de paix ? C’est le grand défi qui est posé à Caritas Mali et que les évêques nous invitent à relever.
La charge est grande mais, nous espérons pouvoir ensemble, grâce aux réflexions et le partage d’expériences que nous ferons durant ces deux journées de travail, les apports de chacun de vous et avec l’aide précieux des personnes ressources expérimentées ici présentes, dégager des pistes d’actions sûres qui nous permettront de poser à tous les niveaux de nos structures, les premiers jalons de construction de cette sous commission justice et paix. Nous ne partons pas du néant, il y a déjà des acquis en bien des endroits que nous pourrons exploiter.
Mesdames Messieurs ;
Chers invités,
Chers Participants ;
Avant de terminer ces mots de bienvenue, je voudrais particulièrement vous inviter à tirer le maximum de profit des différentes communications que nous aurons durant cette première journée, en suivant attentivement les présentations et en participant activement aux débats. Les éléments clés que vous en retiendrez des communications, nous seront d’une grande utilité pour nos travaux de groupes et les plénières de la deuxième journée, comme matériaux de construction de la nouvelles Sous Commission Justice et Paix intégrée à Caritas Mali.
Sur ce, je souhaite bonne réflexion et de fructueux résultats à cet atelier de réactivation de la sous commission Justice et Paix.
Je vous remercie de votre aimable attention !
Bamako, le 29 juillet 2019
Théodore TOGO
Secrétaire Général