ANALYSE
Mali : un pays pauvre
Le dernier classement 2011 du PNUD place le Mali au 175ème rang sur 187 pays avec un Indice de Développement Humain (IDH) de 0,359 point. En 2009, le Mali était classé 133 sur 135 selon l’Indice de Pauvreté Humane (IPH). Le Mali se retrouve ainsi parmi les 49 pays les moins avancés en termes de développement socio-économique.
Quand à la dernière évaluation du CSCRP, il estime que 47,3% des maliens vivent en dessous du seuil de pauvreté, qui est de 1,25 dollars par jour.
Raisons du coup d’Etat
Le 22 mars 2012, le Mali a connu un coup-d’Etat qui a renversé le Gouvernement et dissout toutes les institutions de la République. Ce coup-d’Etat est intervenu alors que le pays était à un mois des élections présidentielles dont la tenue était par ailleurs hypothéquée par l’impréparation de l’administration (cartes d’électeurs, listes électorales, urnes, isoloirs, etc.). Ce coup-d’Etat est intervenu pour les raisons suivantes :
– l’impunité était telle que le citoyen malien ne savait plus à quel Saint se vouer quand veut faire recourt à l’autorité compétente pour que justice soit faite en face d’une situation d’injustice donnée ;
– la corruption était telle que dans tous les secteurs de la vie, dame corruption était le maître de la situation (passation de marché public ou privé, recrutement, passage en classe supérieure, etc.) ;
– le banditisme était à son apogée et les bandits étaient dehors pendant que les victimes sont en prison ;
– le sous équipement de l’armée face aux groupes armés du Nord ;
– etc.
Embargo de la CEDEAO sur le Mali
Après le coup-d’Etat, la ferme réaction de la CEDEAO et de la communauté internationale, caractérisée par l’embargo sur le Mali, la suspension des interventions des partenaires techniques et financiers (PTF), la désignation d’un médiateur, etc. ont permis de revenir en partie à une gestion constitutionnelle des affaires publiques, même si au passage, il a fallu signer un accord-cadre avec le groupe des ex-putschistes.
Conséquences de ces différents événements
Depuis, l’économie est vraiment au ralenti et actuellement certains le qualifient d’économie « au point mort ».
Les conflits armés au Nord ont occasionné de nombreux déplacements internes et des réfugiés. Aujourd’hui, tout le monde ne parle que de déplacés internes ou de réfugiés tant la question est préoccupante. C’est dans ce contexte que les Caritas du Sénégal, du Niger, du Burkina et du Mali ont élaboré le programme d’urgence régional EA 38/2012 Sahel et que Caritas Internationalis a lancé sur son réseau pour financement.
Par ailleurs, la plupart des chefs de ménage qui arrivaient à prendre en charge leur famille dans les villes ont du mal maintenant à le faire. Parce que simplement, le prix du carburant a augmenté d’à peu près 20%, la société d’électricité du Mali a aussi augmenté son tarif, le gaz butane et le charbon de bois sont difficilement accessibles parce que très chers. Il y a plusieurs situations de ce genre qui font que le Malien lambda vivote à la limite.
Quel effort fournissons-nous pour retrouver les repères ?
Autorité de l’Etat, où es-tu ? Depuis le coup-d’Etat, la population malienne a assisté impuissante à des tueries fratricides entre porteurs d’uniforme. Le dernier cas date du jeudi 04 avril 2013, où des policiers du Groupement Mobile de Sécurité (GMS) se sont tirés à balle réelle dans leur camp. Rappelons que dans ce camp sont hébergés les militaires sénégalais qui sont venu au compte de la MISMA. Le sang n’a-t-il pas trop coulé pour des futilités ? A quand, les tueries fratricides vont-elles cesser ? Quand-est-ce que l’on va se focaliser sur l’essentiel qui est la PAIX. Les maliens veulent vivre en paix et combattre l’ennemi commun qui se nomme la pauvreté, la misère, les déficits céréaliers, la corruption, l’impunité, etc.
En effet, le souhait du malien, c’est que la corruption, l’impunité, le favoritisme, le népotisme, et autres maux qui caractérisent sa population, son administration, son armée, soient de mauvais souvenirs.
Gaston Goro