Situation alarmante des PDI à Dravela-Bolibana (Bamako)

Ce jour jeudi 28 mars 2013 dans les environs de 09 heures 30 mn locales, j’ai reçu de la visite de deux hommes bien avancés en âge dans mon bureau.
Après les salutations d’usage, l’un d’eux prend la parole et me dit qu’ils veulent rencontrer le Secrétaire Général de Caritas Mali. Je leur ai fait savoir que nous sommes en congés depuis ce matin et que nous ne reprenons que le mardi prochain.
Alors, le même vieux me demande de me présenter et de préciser le rôle que je joue au sein de la structure. C’est ainsi que je leur ai dit que je m’occupe de la Communication et des Urgences/Solidarité. M. Aliou Tabouré me dit : « c’est à toi que nous allons nous adresser et tu vas transmettre notre commission au Secrétaire Général ». Il présente son compagnon M. Cheickna H. Diarra (délégué du Chef de Quartier) et se présente M. Aliou Tabouré (Président du Comité de Gestion de la mosquée et Secrétaire Général de l’ONG A.MA.PRO.F.E).

Nécessité impérieuse de prendre en charge 33 ménages
« Nous sommes là parce que ça ne va pas dans le quartier. En effet, depuis le début des hostilités au nord du pays, les populations qui ont fuit se sont dispersées. Parmi elles, nous avons recensé avec l’appui de l’Organisation Internationale de le Migration (OIM), 87 familles dans le quartier. Actuellement, nous n’avons que 33 ménages logés dans des familles d’accueil. Pour leur prise en charge, au début, les familles qui les ont accueillies se débrouillaient pour les nourrir. La mairie également venait en aide à ces personnes déplacées. Au fil du temps, ces familles n’arrivaient plus à assurer le quotidien.

Des chefs de famille qui font la manche pour nourrir leur famille
Alors, nous avons commencé à sensibiliser les chefs de familles à la mosquée après chaque prière afin que ceux-ci apportent des plats aux familles d’accueil. Cette pratique aussi est au ralenti parce que rien ne va plus comme auparavant. Lors d’une de nos rencontres de comité de crises, nous avons pensé aux ONG installées dans le quartier. C’est Caritas que nous avons choisie pour présenter nos doléances. Nous avons monté un petit projet afin de prendre ces populations déplacées en charge pendant trois (3) mois. Nous pensons que d’ici 3 mois, les PDI que nous voulons appuyer vont chercher à rentrer chez elles puisqu’il y a une lueur d’espoir de stabilité. Aidez-nous à aider ces personnes afin qu’elles retrouvent leur dignité. C’est de cela qu’il s’agit. Nous souffrons de voir des chefs de famille faire la manche de porte en porte pour pouvoir nourrir sa famille. »
Alors, chers partenaires, il est grand temps de passer à l’acte. Aidez-nous à aider ces personnes démunies qui ont presque perdu tout de leur dignité. Depuis plus d’un an, ces Anawim (pauvres de Dieu en hébreu) sont dans l’oubliette. J’interpelle la générosité et la diligence des uns et des autres pour mettre restaurer la dignité de ces populations déplacées et les réfugiés. En effet, cette situation est vécu par de milliers de maliens à l’interne et/ou à l’externe.
Gaston Goro