Le Mali est choisi pour présider le groupe Afrique sur le changement climatique, en 2016. L’information a été donnée, mercredi dans la salle de presse du CICB, à la faveur d’une conférence débat organisée en marge de la Journée européenne pour le climat sur le thème : « La Cop 21 : quelle attente ? ».
Les panelistes Birama Diarra, de l’ Agence nationale de la métrologie, Seyni Nafo, porte- parole du groupe Afrique et coprésident du comité permanent des finances (CCNUCC), Andrzey Bielecki, chargé d’affaires à l’Union européenne et le Dr Ibrahim Togola, président du Reso-climat au Mali, ont expliqué les menaces et opportunités du changement climatique.
Intervenant à l’ouverture des travaux, l’ambassadeur français, Gilles Huberson, a précisé que la rencontre s’inscrivait dans le cadre de la semaine de l’environnement que le Mali organise chaque année. L’occasion était alors bonne pour le diplomate français d’attirer l’attention sur le plaidoyer du président Ibrahim Boubacar Keïta en faveur du dragage du fleuve Niger qui disparaît à cause de l’ensablement et de la prolifération des plantes aquatiques.
Pour prévenir l’émission de gaz à effet de serre et atténuer le réchauffement mondial, le monde entier se retrouve à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains pour la 21è Conférence des parties à la convention-cadre
Les pays en développement, plus victimes qu’acteurs du dérèglement du climat, devraient eux aussi s’engager à lutter contre le réchauffement climatique
des Nations unies sur le change- ment climatique (CCNUCC) ou Cop 21. Son objectif est « d’aboutir à un accord universel et contraignant, pour la première fois», à la différence de deux autres accords internationaux : la Convention-cadre des nations unies sur le changement climatique (1992) et son protocole de Kyoto (1997).
Ratifié par l’UE, le premier visait à empêcher les interférences humaines dangereuses dans le système climatique. Quant au second, il demandait aux pays industrialisés une réduction de 5% de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à une année de référence choisie. Mais les USA ne l’ont pas ratifié. Il n’or- donnait pas non plus aux pays en développement une diminution de leurs rejets GES.
Le problème est tel aujourd’hui, que la lutte exige d’urgence des actions concrètes ou solutions alternatives au profit de nos populations. « Au Mali, l’UE envi- sage de consacrer 20% de son financement à la protection de l’environnement à l’horizon 2015- 2020 », a annoncé le chargé d’affaires Andrzey Bielecki. Il s’agit, par exemple, de financer la plantation d’arbres le long des routes que l’UE finance et plus généralement de viser pour notre pays une croissance durable et profitable à la population, à long terme, grâce donc à la construction de routes mais aussi à l’aménagement de périmètres irrigués, la reforme de la justice, la lutte contre la corruption.
Le changement climatique s’impose à l’Afrique qui est pour- tant la région du monde qui pollue le moins, a regretté Seyni Nafo. Il a cité une étude qui pré- voit que l’Afrique perdra 5% de son PIB à cause du réchauffe- ment climatique à l’horizon 2050. Le futur président niveau jeune du groupe Afrique sur le change- ment climatique a cependant jugé que le phénomène offrait aussi des opportunités. Il se référait pour cela à l’énorme potentiel de notre pays en matière d’énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien…
Pour le président du Reso-climat au Mali, le Dr Ibrahim Togola, « nous pouvons commencer notre développement par la mise à disposition des énergies renouvelables au niveau de nos villages ». Ce qui, à l’en croire, réduirait les pertes énormes de production locale faute de structures de transformation. Il a espéré, à ce propos, que la Cop 21 sera l’occasion de faciliter l’accès au financement de projets et programmes de lutte contre le réchauffement climatique.
L’assistance a été envahie d’un sentiment de frustration sus- cité par la difficulté d’accès des projets aux financements. Certains intervenants ont plaidé
Une vue des panelistes
pour une prise en compte des préoccupations des organisations de la société civile à la Cop 21. D’autres pour l’inscription du genre en préambule du docu- ment que l’Afrique présentera à Paris.
La mise en œuvre d’un mécanisme de traçabilité, contrôlé par la société civile, pour l’exécution correcte des engagements pris à la Cop 21, a été souhaitée par une troisième catégorie d’intervenants.
Les panelistes ont confirmé que la dimension genre est une condition indispensable pour accéder à un financement de l’UE.
Ils ont rappelé que des systèmes de traçabilité existent déjà. Les exigences d’efficacité et d’efficience expliqueraient l’accès difficile au financement, a expliqué le chargé d’affaires de l’UE.
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