INONDATIONS À BAMAKO : plusieurs pertes en vies humaines et en matériel
Le mercredi dernier 28 août 2013, suite à une pluie torrentielle, des dégâts matériels innombrables et plusieurs cas de décès ont été enregistrés. Jusqu’à présent, plusieurs personnes n’ont pas encore été retrouvées. Officiellement, on parle de 34 morts parce que ce sont les 34 qui ont été retrouvés par les services de sauvetage de l’Etat. Personne ne peut dire le nombre exact de morts.
En effet, hier vendredi 30 août, nous étions à une cérémonie d’enterrement de 6 personnes d’une famille de 13 personnes. Toutes les 13 personnes sont mortes. A la fin de la cérémonie, une information a été donnée à l’assemblée sur le corps du 7ème retrouvés. Il reste 6 autres corps à retrouver sans compter que dans la famille, il y avait un cabaret et les clients qui étaient présents n’ont pas été dénombrés. La raison est simple : il n’y a eu aucun survivant dans la cour.
Au lieu de l’enterrement, nous avons approché un homme dont la fonction est la maçonnerie et dont nous allons taire le nom. Il nous disait qu’il a été appelé de son lieu de travail pour l’informer du désastre. Il a perdu toute sa famille : sa femme, ses 5 enfants et sa maman. Les pertes en matériel sont incalculables.Un autre du nom de Adama Koné, mécanicien chauffeur en fonction nous disait qu’ils sont au nombre de 32 personnes dans leur grande famille. Dieu merci, il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais toutes les maisons sont tombées. Il vit avec es 3 frères et leurs familles. Ils sont en train de creuser les décombres pour récupérer quelques matériels.
Depuis le déclenchement de l’événement le mercredi 28 août, Caritas Bamako a mobilisé ses comités paroissiaux afin qu’ils s’impliquent dans l’assistance aux victimes. C’est ainsi que Caritas Bamako a mis en place une équipe de jeunes pour le recensement rapide des victimes. Elle a ensuite remis 2 tonnes de riz et une somme de 500 000 FCFA (cinq cent mille francs) à son comité paroissial de Korofina pour les sinistres et une tonne à Lafiabougou pour ceux de la commune IV.Pour l’instant, nulle ne connaît le nombre exact de personnes sinistrées et de décès. Le nombre de matériel endommagé n’est pas non plus connu. En effet, les familles continuent de chercher à déterrer leurs matériels encore récupérables.
Les raisons de ce débordement des collecteurs sont nombreuses :– dans la commune IV comme dans la commune I : construction anarchique au bord du lit des marigots ;
– dépôt d’ordures qui servent après de fondations pour les constructions anarchiques ;
– maraîchage dans le lit des marigots ;
– au Bangoni, une tentative de déviation du lit du marigot a été faite afin d’avoir de l’espace pour construire. Mais malheureusement, l’eau ne changeant jamais son passage est arrivée en grande quantité jamais vue. C’est cela qui a surpris plus d’un.Malgré le nombre important de perte en vie humaine et le nombre incalculable de perte en matériel et en vivres, nous pouvons dire que c’est une chance que ce phénomène se soit passé dans la journée. Car, si c’était la nuit, ce serait l’hécatombe dans ces quartiers. Les mais qui ont résisté à la force de frappe de l’eau ont été inondée et l’eau a atteint une hauteur de plus de 1, 5m.
Nous espérons que le nouvel homme fort du pays va revoir les textes régissant l’urbanisme.La Caritas diocésaine de Bamako et le Secrétariat National sont en train de travailler à l’identification des personnes sinistrées et des besoins afin de solliciter l’appui des partenaires pour venir en aide à ces victimes, en termes de vivres, d’habillements, de tentes, de santé et de produits non vivres tels que les ustensils de cuisines, les seaux, les nattes, etc. Par ailleurs, Caritas Mali va mettre en place un comité de réflexion autour des textes régissant l’urbanisme et le foncier afin de faire un plaidoyer pour un vivre meilleur des populations maliennes.
Gaston Goro